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Dans une interview exclusive accordée à CasinoBeats, la légende de la WWE ‘DDP’ Diamond Dallas Page revient sur son voyage à Las Vegas à l’occasion de Wrestlemania 41. DDP met en lumière les superstars de la WWE qui, selon lui, ont le plus brillé dans la capitale mondiale des casinos.

Il partage également ses pronostics sur les talents actuels de la WWE qui, selon lui, sont promis à encore de grandes soirées à Las Vegas.


Question : Comment ça va, DDP ?


Diamond Dallas Page : Je sais que ça paraît fou à dire, mais je viens tout juste d’avoir 69 ans. Et je suis marié à une femme incroyable, j’ai eu de très belles femmes dans ma vie ! Mais ma femme actuelle… Son prénom, c’est Payge, et son nom de jeune fille est McMahon — aucun lien avec Vince !

On vient de construire un magnifique lieu de retraite à Panama City Beach, en Floride. J’y organiserai des retraites au printemps et à l’automne. Il fait 840 m², il y a neuf chambres. Je vais y accueillir des gens pour des séances de DDP Yoga en petit comité, des Power Cups, et plus largement une retraite bien-être complète.

Et je n’ai aucun crédit sur le dos, donc je vis littéralement le rêve à son sommet. Pour répondre à ta question, Kyle, à 69 ans, je vis la meilleure version de ma vie, et franchement, je n’aurais jamais cru que ce serait possible, mais c’est bien réel.

À propos de ses débuts dans le catch


Question : Tu disais que tu viens d’avoir 69 ans, donc tu as commencé le catch il y a un peu plus de 30 ans, vers 35 ans ?


Réponse : J’ai essayé quand j’avais 23 ans. Quand je dis « essayé », j’ai été dans le ring trois fois, et je me suis blessé au genou. Et ça m’a mis hors-jeu. Ensuite, j’ai eu l’opportunité de gérer ma première petite boîte de nuit. Et là, entre l’alcool, les nanas et la fête, ma vie a pris une autre direction.

Et puis, comme ça, je crois que c’était en 1986, Jake « The Snake » Roberts est entré dans mon club, à Fort Myers, en Floride. À ce moment-là, je gérais déjà une énorme boîte. Et ça m’a ramené tous ces souvenirs, ce désir profond de devenir catcheur. Mais j’avais 31 ans… enfin, en réalité 30, et je me suis dit que j’étais trop vieux pour me lancer dans le catch.

Alors j’ai pris soin de Jake. À l’époque, quand tu catchais à Miami un soir, puis à Tampa le lendemain, ça faisait près de 500 km, donc mon club était l’endroit parfait pour faire une pause. Et Jake a parlé de moi aux gars — Ted DiBiase, les Bushwhackers, tous ces mecs sont venus dans mon club.

Et là, ce rêve enfoui est remonté. Ce besoin viscéral : « Bon sang, si seulement j’avais pu faire ça ». Et tout a commencé comme ça. À boire un verre après le boulot, en racontant des conneries avec mon équipe. C’est là qu’est né Diamond Dallas Page, le Diamond Exchange, le Diamond Dallas… À la base, c’était juste un délire dans ma tête. Un jeu, pas un vrai projet. Et regarde ce qui s’est passé !


Question : Qu’est-ce qui t’a poussé à continuer de croire en ton rêve de devenir catcheur pro et champion du monde, alors que certains disaient qu’il était trop tard ?


DDP : Tu sais, l’un de mes moments préférés, c’est quand j’étais manager des Freebirds. Et si j’ai fini par devenir catcheur, tout a commencé avec Magnum T.A. qui me convoque dans son bureau, juste avant un show télé. Je ne le sais pas encore à ce moment-là, mais je vais manager les Freebirds une fois de plus. Scott Hall, qui était alors le Diamond Stud, était blessé et mis en réserve. Donc, à ce moment-là, c’étaient les deux seuls gars que je manageais.

Magnum me fait entrer dans le bureau et me dit :

« Dusty (mon mentor, mon frère), n’a pas le cœur de te dire ça, alors il m’a demandé de le faire. On ne peut plus te laisser manager. »

Je lui demande :

« Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? »
Il me répond :
« En fait, rien. »
Je lui dis :
« Alors pourquoi je ne peux plus manager ? On peut corriger ça, non ? »
Et lui :
« Pas vraiment. »
Je réponds :
« Pas vraiment ? Qu’est-ce qu’on ne peut pas corriger ? »
Et là, il me dit :
« Toi. Tes cheveux, tes fringues, le bling, les Diamond Dolls, le flow… Quand t’es là, tu voles la vedette aux gars, ceux qui font rentrer l’argent. »

Et là je lui balance :

« Attends… Tu es en train de me dire que je suis trop exubérant pour le catch pro ? »
Il a rigolé, et m’a répondu :
« Ce qu’on aurait dû faire, c’est te foutre un collant et des bottes, pour voir si t’étais capable de faire ça. »

Je m’apprêtais à sortir. J’étais au fond du trou, franchement déprimé — comme n’importe qui le serait dans cette situation. Mais trois heures plus tard, je me suis dit :

« Minute… il me reste sept mois de contrat. Je vais aller au Power Plant et apprendre à catcher. »

Et les Freebirds, qui étaient les plus gros chambreurs du circuit, m’adoraient comme un petit frère (alors que j’étais en fait plus vieux qu’eux !). Et là, en voyant que j’avais perdu mon poste, ils ont eu de la compassion, vraiment. Je leur ai dit :

« Vous inquiétez pas pour moi, les gars. Il me reste sept mois. Je vais apprendre à catcher. »

Michael regarde Jimmy. Jimmy regarde Michael. Et ils éclatent de rire.
Michael est même tombé au sol. Je leur ai fait un beau doigt d’honneur et je suis allé au ring.

Six ans plus tard, j’ai eu un match contre Sting. Je me souviens précisément de la date : 24 janvier. C’était la première fois qu’on bossait ensemble. À ce moment-là, je n’étais plus un jobber, juste un gars en bas de carte. Je vais le voir pour préparer le match et je lui dis :

« Alors Stinger, tu veux faire quoi ? »
Et lui me répond :
« Qu’est-ce que toi, tu veux faire ? Tu crois que je ne t’ai pas observé ? Je veux voir ce que t’as dans le ventre. »

J’ai donc proposé tout le match. Il durait 7 minutes. Au début, je l’enchaîne, bim bam. Puis il revient, tente direct son Scorpion Deathlock. Je m’accroche aux cordes, je sors du ring — donc j’ai échappé à sa prise. Et à l’époque, le Diamond Cutter commençait à buzzer. À chaque fois que je pouvais l’utiliser, les gens réagissaient. Ils se disaient : « Attends, ce gars a un truc. »

Et ce soir-là, en passant le rideau après le match, j’ai eu ma première ovation debout. Mais le vrai moment fort, c’est arrivé le lendemain.

Le mardi, quand je rentrais chez moi après un show de Monday Nitro, j’avais ma routine : salle de sport, chiro, kiné appliquée, massage profond et salon de bronzage. Ce jour-là, j’avais oublié un truc à la maison. En ressortant, j’entends le téléphone sonner. Je cours, et là j’entends :

« Page, espèce de c**. »
Et je me dis : « Oh putain, c’est Michael. »
Je décroche :
« Mike, mec, quoi de neuf ? »
Et lui, il balance :
« Bordel de m**** ! »
Je lui demande ce qu’il a, et il me dit :
« Page, tu sais quand tu veux appeler quelqu’un mais sans lui parler, juste laisser un message ? »
Je dis :
« Ouais. Tu veux que je raccroche pour que tu puisses me laisser un message ? »
Il répond :
« Non, f*** it. T’es en ligne maintenant. Page, je vais être honnête avec toi. On a vu ton match hier soir. Tous. Et je dois te dire un truc : j’ai jamais été aussi heureux d’avoir eu tort. Super match. »

Et là, il raccroche direct.

Et franchement, pour Michael P.S. Hayes, s’il avait 27 ans aujourd’hui, il serait probablement l’un des mecs les plus over de l’histoire du catch. Il avait un charisme de malade, il était canon, il savait travailler juste ce qu’il fallait.

Et ce gars, qui d’habitude prenait un malin plaisir à me corriger, là, il m’appelle juste pour me dire qu’il est fier de moi. Et ça… ça a été un tournant. Un moment où j’ai commencé à croire encore plus en moi.

À propos de son premier vrai tournant dans le business


Question : Quel match ou victoire te semble avoir marqué ton arrivée réelle sur la scène du catch professionnel ?


DDP : Je pense que tout a commencé avec la mise en place d’un match… et le fait que j’ai été le seul à dire « non » au NWO. C’était mon idée. Ça venait après trois mois de rivalité avec Eddie Guerrero, et j’avais commencé à vraiment gagner le respect des gars en coulisses, fin 1996.

Je n’étais pas censé gagner le match à Halloween Havoc. Eddie a sauté du haut de la troisième corde sur moi, à l’extérieur du ring, et il s’est déchiré un morceau de cartilage entre les côtes. En plein comeback, il m’arrête et me dit :

« Diamond Cutter ! »
Je lui dis :
« Quoi ? Non ! »
Il répète :
« Diamond Cutter ! »
Donc là, je bats Eddie Guerrero. C’est une grosse victoire, mais pour le comité de booking, ça ne change rien : je reste à ma place.

Alors je vais voir Kevin Nash pour lui parler de mon idée. Il me dit d’aller voir Eric Bischoff. Je lui réponds :

« Non, je dois d’abord en parler à Scott (Hall). »

Et Scott me rappelle que sans moi, il n’aurait jamais eu la carrière qu’il a eue. C’est moi qui ai changé tout son look, qui l’ai mis devant Dusty et Magnum T.A., parce qu’à l’époque, personne ne croyait que Big Scott Hall pouvait rapporter de l’argent. Et ce gars qui est devenu le Diamond Studd, puis Razor Ramon, c’était l’un des plus intelligents du business. Un vrai Jake Roberts en matière de psychologie du ring.

Quand je lui explique mon idée, il me dit :

« J’adore. Va le dire à Bischoff. »
Je réponds :
« Non, on va le dire ce soir. »

Ce que peu de gens savent, c’est que Nitro était diffusé en direct de 20h à 23h. Et comme il y avait trois heures de décalage avec Los Angeles, il repassait de 23h à 2h du matin. Donc on allait au bar de l’hôtel pour mater l’émission ensemble. Et c’est là que je n’ai pas dit à Eric :

« Hey, je veux détruire les deux gars les plus populaires du catch en ce moment. »
Parce que s’il l’avait entendu de moi, il m’aurait dit :
« T’es malade ou quoi ? »

Mais quand c’est Kevin Nash qui le propose, ça passe.

C’est comme ça que Randy Savage a voulu bosser avec moi. Et crois-moi, à ce moment-là, jamais je n’aurais pu demander moi-même à bosser un programme avec lui. C’était Randy qui devait faire le premier pas.

Et après ça, c’était incroyable. Les foules étaient en feu. Toute l’histoire entre moi, Randy et Kimberly, défendre son honneur… plein de gens pouvaient s’identifier. Et les promos, mec… les promos qu’on s’envoyait, l’énergie du public en direct… c’était fou.

La veille du pay-per-view, on était à Florence, en Caroline du Sud, pour un house show. Pas de caméras, pas de téléphones. Et là, Arn Anderson entre et dit à Randy :

« Qu’est-ce que tu veux faire ce soir, Mach (Randy Savage) ? »

Randy est en train de lacer ses bottes. Il me regarde et dit :

« Je crois que je vais prendre le Diamond Cutter ce soir. »

Arn le regarde, et lui dit :

« Mec, j’espère que tu te rends compte de ce que ça peut faire pour ta carrière. »

Et moi dans ma tête, je me dis : Ouais !, mais c’est juste un house show, pas un show télé, pas un pay-per-view. Randy testait la réaction du public.

Et mec, quand j’ai placé ce Diamond Cutter de nulle part, après qu’il m’ait détruit tout le match, je suis tombé face contre terre, lui sur le dos… et au bout de 10-15 secondes, je passe juste un bras sur lui :

1, 2, 3.

La salle a explosé. Et tout ce que j’ai pu entendre malgré le vacarme, c’est lui dire :

« Bon, on sait ce qu’on va faire pour Spring Stampede. »

Et là je me suis dit : Si ça arrive… ma vie va changer à jamais.

Et pour être honnête avec toi, Kyle, je n’avais aucune idée à quel point ça allait changer ma vie. C’était juste dingue.

À propos de sa rivalité avec Randy Savage et de la WCW en général


Question : Tu as mentionné Randy Savage. Bien sûr, tu as eu des rivalités avec lui et avec Scott Hall au fil des années. Mais parmi toutes ces feuds, qui t’a le plus poussé à te dépasser dans le ring ?


DDP : Randy. Sans hésiter.

Tu vois, à l’époque, on me charriait tout le temps parce que j’étais l’un de ces gars qui voulaient préparer chaque détail du match. Mais moi, je voulais raconter la meilleure histoire possible. Et je voulais être sûr que, quand je disais « attrape le coup de pied », tu saches dans quel sens me faire tourner. Parce que si tu ne sais pas… ça peut avoir l’air ridicule. Mais si tu sais… ça peut être vraiment impactant.

Et tu sais quoi ? Le seul autre mec qui faisait ça, et que personne n’embêtait pour ça, c’était Randy Savage.

Tu as sûrement déjà entendu ces histoires : Randy préparait tout dans le moindre détail. « On va faire ça, puis ça, puis ça… » Même avec des gars qui n’avaient jamais travaillé de cette façon-là. Et pour eux, c’était totalement nouveau, parce qu’il y avait tellement de choses à retenir.

Mais entre lui et moi, c’était comme jouer à morpion. On avait notre plan, nos enchaînements, mais j’appelais ça préparation et improvisation. C’était mon concept.

Et avec Randy, c’était magique.

Et regarde aujourd’hui : tous les catcheurs travaillent comme ça maintenant.

Les deux premiers à l’avoir fait ? Randy et moi.


Question : Qui a le mieux vendu le Diamond Cutter au fil des années ?


DDP : Oh il y en a eu tellement de bons. Mais si je devais en choisir un, je dirais Tank Abbott.

Tank, c’était un vrai combattant MMA, un mec solide, une brute authentique. Et le Diamond Cutter, c’était presque une vraie prise de soumission. L’un de tes compatriotes, Stephen Regal — le grand Lord Steven Regal — qui est sans doute l’un des meilleurs techniciens de tous les temps, ou en tout cas dans le top 1 %, t’expliquera : cette prise-là, c’est pas juste un headlock. C’est une cravate inversée, un cravat.

Et si je te mets dans ce cravat, et que tu ne coopères pas… tu vas partir quand même.

Et avec Tank, c’est exactement ce qui s’est passé. Je pense qu’il n’était pas prêt quand j’ai enclenché la prise. Ses pieds sont partis tout droit vers le haut, et il est retombé à plat. J’étais juste soulagé que ce soit un sacré dur à cuire, parce que ça aurait pu le blesser sérieusement.

Je lui ai toujours dit :

« Si tu ne pars pas avec la prise… tu pars quand même. »

Et ce Diamond Cutter sur Tank, mec… il était vraiment impressionnant à voir.

À propos de sa rivalité avec l’Undertaker et de son respect pour The Rock


Question : Est-ce qu’on t’a déjà proposé des storylines que tu ne voulais pas faire, mais que tu as acceptées quand même ?


DDP : Oh oui. C’est marrant, parce que jusqu’à ma feud avec Randy Savage, à la WCW, j’écrivais toutes mes propres storylines. Personne ne croyait en moi. Personne ne pensait que j’allais rapporter de l’argent. Je n’étais pas l’un de leurs chouchous.

Tous ces gars qui sont devenus comme des frères pour moi aujourd’hui… à l’époque, ils auraient voulu étrangler certains mecs du comité de booking. Mais tu sais quoi ? Je les aime tous. Ils m’ont obligé à bosser plus dur.

Récemment, j’étais dans le podcast de l’Undertaker, c’était vraiment un super moment. Je venais de finir le tournage de LFG avec Taker, et tu sais, ces dix dernières années, lui et moi, on est devenus très proches. Mais à l’époque, quand j’arrive à la WWE en venant de la WCW, je ne réalisais pas la chaleur que j’allais prendre.

Je me disais : « De quoi vous parlez ? De la « heat » ? » Si tu veux mon avis, la WCW a poussé la WWF à devenir la meilleure version d’elle-même. Tu vois ? Iron sharpens iron. L’adversité tire tout le monde vers le haut.

Donc, je pensais pas qu’il y aurait une animosité particulière envers moi, en tant que personnage. Et pourtant… Taker m’a raconté un truc pendant l’interview. Il m’a énormément mis en valeur, et ça m’a vraiment touché. Parce qu’aujourd’hui, il me connaît vraiment, il sait qui est le vrai Dallas Page depuis des années. Mais à l’époque, j’étais « le nouveau », « la viande fraîche ». Et il m’a dit :

« On m’a accusé d’avoir voulu ruiner ta carrière… Mais les gens comprennent pas, **je n’ai jamais booké ça ! » »

Et moi, je lui ai répondu :

« Mec, entre nous, tout va bien. »

Parce que ce n’était pas son idée. C’était celle de Vince. Il voulait voir chaque catcheur venant de la WCW se faire humilier, surtout le seul gars d’envergure, avec Booker T, à être arrivé à ce moment-là. Et j’étais le seul à ne pas avoir « switché » pendant mon apogée, contrairement aux autres. Donc je représentais la WCW, j’étais en quelque sorte son visage. Et j’ai dit à Taker :

« Tu sais quoi ? J’ai appris quelque chose de tout ça. »

Sans ce que j’ai vécu à la WWE, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui. Ça m’a appris que parfois, il faut savoir se lever et quitter la table quand tu sais que tu as quelque chose à offrir.

Mon idée, à l’époque, c’était People’s Champion vs. People’s Champion. Ça aurait cartonné. Et même si on avait demandé à The Rock de « downplay » ou de ne pas vendre, ce n’était pas dans son personnage. Quant à Taker, c’est le Deadman — par définition, il vend peu, c’est son gimmick.

Mais j’aurais adoré bosser avec Taker. J’aurais aimé entrer à la WWE un an plus tôt, parce que franchement, on aurait tout déchiré. Ça aurait été un putain de bon moment.

C’est pas ma période préférée, mais aujourd’hui, je kiffe faire partie du programme des Légendes. J’ai un contact direct avec des gars comme Nick Aldis, Triple H, Michael P.S. Hayes… Je peux les appeler à tout moment. J’ai une super relation avec tout le monde à la WWE.

Et franchement, j’adore ce qu’ils font actuellement. Pour être totalement transparent, je n’aurais jamais cru que ça pourrait être plus gros que notre époque. Même les années 90 ont éclipsé les années 80 sur certains aspects, avec leur côté plus réaliste, plus intense.

Mais je retire ce que j’ai dit. Parce qu’aujourd’hui, la WWE est au sommet, c’est le show le plus chaud au monde. Et elle a permis à nous, les catcheurs, les entertainers, de passer à un niveau supérieur.

Quand la plus grande star du monde est l’un des nôtres… tout le monde le sait : The Rock est « le » mec. Il est au top depuis plus d’une décennie. Et regarde John Cena, Batista — ils déchirent tout, ils ont les plus grands rôles au cinéma. J’en suis tellement fier. Ces gars-là nous représentent magnifiquement bien.


Question : Est-ce qu’il y a déjà eu des tensions personnelles prêtes à exploser dans le ring ? De la pression liée à ça ?


DDP : Ouais, ça a déjà débordé.

C’est marrant… Scotty Steiner et moi, on s’est battus en coulisses. J’ai eu de la chance d’en sortir entier, mec ! Mais la fois suivante, on est retournés sur le ring et on a tout donné, sans retenue.

Aujourd’hui, Scotty est un très bon pote. J’adore ses gosses. On va ensemble voir leurs matchs.

Tu sais, le catch, c’est peut-être la famille la plus dysfonctionnelle qui existe… mais on règle nos affaires entre nous. Personne n’a le droit de venir de l’extérieur pour dire du mal de nous.

Tu vois ce que je veux dire ?

À propos des superstars actuelles et de la WWE aujourd’hui


Question : Y a-t-il des catcheurs du roster actuel qui, selon toi, auraient cartonné à ton époque ?


DDP : Oh oui, plein. Vraiment beaucoup.
Je pense tout de suite à Drew McIntyre, Roman Reigns. Et bien sûr, Cody (Rhodes) aurait été incroyable.

Je suis très fier de Jey Uso. Ce gamin a réussi à se faire une place énorme tout seul. Tellement fier de lui.

Mais le gars sur lequel je parie aujourd’hui, celui qu’on ne cite pas encore beaucoup — il s’est fait remarquer à WrestleMania — c’est Karrion Kross. Ce type, c’est un tueur. Il est ceinture marron de Jiu-Jitsu, il peut te sortir une clé de bras qui te casse le bras ou même deux battes de baseball. Ce gars, c’est du solide.

Il fait 1m93 ou 1m95 pour 127 kilos, et il a une femme magnifique, super charismatique aussi. Ce qui est rare, c’est que devant la caméra, il est aussi bon que dans les coulisses.
Tu l’as déjà vu imiter Jesse Ventura ?
(Kyle : Non, je crois pas.)
Quand ce podcast sera fini, va regarder « Karrion Kross fait Jesse Ventura ».

Et puis LA Knight… ce mec aurait tout explosé à notre époque.
Et aussi fou que ça puisse paraître : Logan Paul.

Ce gamin n’a aucune raison d’être aussi bon. Mais il a un instructeur incroyable : Shane « Hurricane » Helms, et Shane sait vraiment enseigner le ring. Très peu de gens ont une vraie heat aujourd’hui. Lui, il en a une vraie. Et ce n’est pas le genre de heat où tu zappes la chaîne. Non, c’est le type de haine qui donne envie de lui exploser la tronche. Et ça, c’est aussi incroyable que frustrant, surtout quand tu bosses depuis 20 ans, comme Karrion Kross, et que tu vois ce petit nouveau propulsé au sommet.
Moi aussi, ça m’aurait rendu dingue à l’époque.
Mais ce gars assure. Il est là, et il délivre.**


Question : Tu viens de parler de Karrion Kross. Que devrait faire la WWE pour qu’il atteigne enfin le main event ?


DDP : L’opportunité, mec. Il lui faut juste une vraie chance. Et il faut le laisser être lui-même, parce que ce gars est authentique. Et surtout, il sait bosser comme un malade.
Ce n’est pas juste un grand costaud incapable de kicker ou de donner un vrai coup de poing. Non, lui, il sait tout faire et à très haut niveau.

Cette interview qu’il a donnée récemment, qui a fait le buzz… j’espère que ça va déboucher sur quelque chose pour lui.

C’est comme LA Knight. Pareil. Ces deux gars-là ont chacun 20 ans de carrière. Ils savent ce qu’ils font. Et ils peuvent balancer des promos puissantes.

Tu sais, à l’époque, quand je voulais bosser avec Benoit ou Raven, c’était pour les élever, parce que ces gars étaient excellents. Tu me voyais dans la foule, couper des promos comme :

« Ils ont dit que je ne serais jamais un top guy. Jamais un main eventer. Ils avaient tort. »

Ce que les gens ne savaient pas, c’est que je m’adressais directement au comité de booking. Et c’est ça, la force.
Tu prends cette énergie brute, ce feu, et tu le canalises.

C’est ça, être catcheur. À vrai dire, on devrait nous appeler des artistes. Parce que ce qu’on fait, aucun autre entertainer ne peut le faire.

Un acteur peut jouer la même pièce tous les soirs, répéter les mêmes gestes avec la même intensité. Mais nous, on doit changer de personnage du jour au lendemain, et prouver notre talent dans un tout autre cadre.

Sur le fait d’avoir été un outsider quand personne ne croyait en lui


Question : En tant qu’outsider, parti du bas pour arriver au sommet, comment ce parcours a-t-il influencé ta philosophie dans le ring, surtout quand certains doutaient de toi ?


DDP : Ça m’a obligé à travailler encore plus dur.

Quand Eric Bischoff m’a intronisé au Hall of Fame, j’ai regardé son discours récemment, parce que je devais à mon tour introniser Lex Luger au Hall of Fame. Je voulais me replonger dans ce moment, parce que franchement, le discours d’Eric était incroyable.

À un moment, il dit que beaucoup de gens pensent qu’il est arrivé là où il est grâce à moi. Et il répond que c’est tout l’inverse. Il dit : « Si j’ai fait quelque chose, c’est te pousser à bosser deux fois plus dur. »
Moi, je dirais plutôt cinq fois plus. Parce qu’il ne m’a jamais donné ma chance.

Ceux qui m’ont permis de la saisir, ce sont les relations que j’ai nouées avec Scott Hall, Kevin Nash, Randy Savage, Hulk Hogan…

Je me souviens, Hogan est venu me voir à Berlin, le 19 novembre 1994. Je venais de passer le rideau après un match contre Jim Duggan. J’étais « curtain jerker », c’est-à-dire premier ou deuxième sur la carte – mon rôle habituel en tournée.

Hogan me chope et me dit :

« Comment tu fais pour progresser autant ? »
Je réponds :
« J’ai fait un truc de travers ? »
Il dit :
« Non, pas du tout. T’as toujours un nouveau truc qui connecte avec le public. T’as des nouvelles prises… C’est parce qu’ils t’envoient sur la route pour apprendre, non ? »

Je lui dis :

« Non, c’est la première fois depuis quatre mois que je pars en tournée. Si je suis là, c’est parce que mon vrai nom est Falkenberg, et que les Allemands adorent les Allemands… Et aussi parce que j’ai une femme canon qui m’accompagne jusqu’au ring. »

Et il me demande :

« Comment tu fais alors, parce qu’à chaque fois que je te vois à la télé, t’as progressé ? »

Je lui dis :

« Je vais tous les jours au Power Plant. »
Et lui :
« C’est quoi ça ? »

Parce qu’à son époque, tu faisais le tour des territoires, et quand on voyait que t’avais du potentiel, on te poussait. À mon époque, il n’y avait plus de territoires : il y avait le Power Plant (et aujourd’hui le Performance Center à la WWE). C’est là que tu apprends.

Et ce que j’ai fini par comprendre, c’est que plus tu aides ceux qui croient savoir, mais ne savent pas encore, plus tu apprends toi-même. Et plus tu apprends, meilleur tu deviens.

Hogan m’a dit :

« Continue comme ça. Ce ne sera pas pour aujourd’hui, ni demain, ni l’an prochain, mais un jour… je te vois faire un gros programme avec moi. Tu as ce potentiel. »

Et ce soir-là, en repartant, il a répété la même chose à Bischoff.
Bon, ça ne s’est jamais concrétisé.
Mais le simple fait qu’il l’ait dit, ça m’a donné de l’espoir, un levier mental pour continuer.

Retour sur la WWE actuelle


Question : Est-ce qu’il y a quelqu’un dans le roster actuel qui, selon toi, dégage un peu l’énergie de DDP ? Quelqu’un qui pourrait être le prochain Diamond Dallas Page ?


DDP : Pour moi c’était un peu un mélange de l’American Dream, un peu de Savage, un peu de Terry Funk, et beaucoup de Jake ‘The Snake’ Roberts. Tout ça, réuni en un seul mec : DDP.

Aujourd’hui, les gars qui me font penser à cette vibe, qui captent vraiment la foule, parfois même plus encore que moi à l’époque, ce sont :

  • Bryan Danielson, quand il était encore Daniel Bryan à la WWE.
  • Jey Uso, avec tout le délire autour du “YEET”. Le mec a lancé un mouvement.
    Le public veut bouger avec lui. C’est exactement comme moi à mes débuts.
  • Sami Zayn, c’est la même énergie.
  • LA Knight, pareil.

Tous ces gars ont des années de métier derrière eux.

Regarde Jey Uso. Il doit avoir 20 putains d’années de carrière. Il vient à peine d’émerger en solo, et là il est intouchable.
Il ne peut rien faire de mal en ce moment.
Et Jimmy a le même potentiel. Je ne sais pas s’il aura sa chance, mais j’ai toujours pensé que les deux Uso avaient “ça” en eux.

Quand la Bloodline n’était encore qu’eux trois avec Roman… mec, tu le voyais venir.

Et Roman, lui… c’est un dieu grec, littéralement. L’un des mecs les plus beaux et charismatiques du business.
Et comme John Cena, il connaît la douleur d’être à la fois adulé et détesté. Et pourquoi ? Parce qu’ils étaient trop bons.
Ils ont tout donné.

Je suis vraiment curieux de voir où va aller la storyline de Cena. Plus il s’éloigne, plus le public l’adore. Les gens réalisent maintenant : « Mec, ce gars a porté la compagnie sur ses épaules pendant plus d’une décennie… et avec brio. »

On dit : « Il ne sait pas catcher ».
Tu rigoles ? Il sait catcher comme un malade, il travaille comme un fou.

Tous ces mecs — Cena, Austin, Roman, Taker, HBK, Sting, Flair, Goldberg — ce sont des icônes d’un niveau au-dessus.
Moi, j’ai vécu le rêve à fond, mais eux, ils ont marqué l’histoire.

Et puis t’as Kevin Nash, putain, l’un des meilleurs big men de tous les temps.
Et Scott Hall, juste à côté.
C’est lui qui est arrivé et a changé les règles du jeu.
Quand Kev et lui ont débarqué et démoli tout le monde pendant 6 mois, c’était du booking de guerre. Tu vois ce que je veux dire ?


Question : Tu as mentionné John Cena. Si c’était à toi de choisir, tu lui donnerais qui pour son dernier match à la WWE ?


DDP : Oh mec… il me faudrait du temps pour y réfléchir sérieusement.
Je ne peux pas balancer un nom comme ça.
Ça pourrait changer trois fois d’ici là.


Question : Le show Backlash arrive ce week-end. Tu penses qu’il pourrait y avoir des changements de titres ?


DDP : Tu sais quoi ? C’est marrant, parce que moi, je ne veux jamais savoir à l’avance.
Je fais un petit pronostic… mais c’est comme dans un whodunit — un polar.
Tu changes ton avis au fil des rebondissements.

Le catch, c’est ça.
Juste quand tu crois savoir… en fait, tu ne sais rien.

Parfois, il faut juste donner au public ce qu’il veut.
Et ce qu’il voulait, c’était Jey Uso.

Et Gunther… c’est l’un des meilleurs heels actuels.
Il serait redoutable dans n’importe quelle époque.
Et il pourrait aussi devenir un babyface incroyable.

Et puis t’as Pat McAfee. Ce mec-là, c’est quelqu’un qui vit vraiment son rêve.
C’est peut-être la plus grosse star d’ESPN aujourd’hui.
Il contrôle tout, et en plus, il adore le catch, il respecte ce business. C’est super cool.

J’ai hâte de voir certains des matchs annoncés.


Question : Et Dominik Mysterio alors ?


DDP : Attends une seconde…
Tu n’as pas senti la foule quand Mysterio a gagné ?
Tu n’as pas senti le public basculer du côté face ?

Ils l’adorent.

J’étais là, au premier rang, et mec… le public était à fond.
Ce gamin va devenir un babyface de malade quand il fera le switch.

Mais pour l’instant, il doit rester heel aussi longtemps que possible, parce que quand le flip arrivera, il va tout exploser.

Moi, je suis fan. On a le même anniversaire, et j’adore son père.
Mais ce que j’admire, c’est à quel point il a bossé pour en arriver là.

Franchement, peu de jeunes auraient pu débuter comme lui, avec leur père, sans vraiment savoir catcher, et se transformer à ce niveau-là.

Celui qui a piloté cette transformation… c’est un faiseur de rois, mec.
Dominik, il a tout ce qu’il faut… et même plus.

Et c’est fou, parce qu’à WrestleMania, il était le plus gros heel de la compagnie… et aussi le babyface que tout le monde adorait.

Julien Delorme
Julien Delorme

Ancien croupier dans un grand casino de la Côte d’Azur, Julien Delorme a passé plus de 10 ans derrière les tables de blackjack et de roulette. Fort de cette expérience terrain, il...