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Depuis plus de dix ans, le casino de Bagnères-de-Luchon, fermé en 2011, reste un symbole endormi au cœur de la ville thermale. Ce bâtiment historique, cher aux habitants, pourrait enfin connaître une seconde vie. Un projet de reprise par un casinotier belge, Golden Palace, est sur la table, mais il divise profondément le conseil municipal. Après un premier refus cet été, un nouveau vote décisif est prévu le 7 novembre 2025, sur fond de crise politique à la mairie.
Un bâtiment emblématique en attente de renaissance
Pour de nombreux habitants, la réouverture du casino est une évidence. Le lieu, chargé d’histoire, représente un atout majeur pour l’attractivité touristique de Luchon. « C’est un beau bâtiment, donc ce serait bien de le mettre en valeur », confie une habitante. D’autres y voient une opportunité économique non négligeable, capable d’attirer les visiteurs et de dynamiser la station thermale avec ce nouveau casino.
Le projet proposé par Golden Palace, déjà présent à Thonon-les-Bains et Boulogne-sur-Mer, prévoit 3,5 millions d’euros de travaux de rénovation, pris en charge par la mairie. Une perspective ambitieuse, mais qui soulève aussi de nombreuses interrogations sur son financement et les priorités budgétaires de la commune.
Des élus divisés sur les conditions financières
Lors du précédent vote, le 9 juillet 2025, l’accord avec Golden Palace a été rejeté d’une voix. Pour l’opposition, le contrat proposé était trop déséquilibré. « Oui à un casino, mais pas à n’importe quel prix », affirme la conseillère municipale Catherine Peyge. Selon elle, le projet risquait de bloquer tout autre investissement municipal pendant trois ans, au détriment des voiries ou de la sécurité.
Autre point de discorde : la part des bénéfices reversée à la commune, jugée trop faible. Le premier adjoint, Didier Le Page, souligne que « l’offre faite à Luchon est inférieure à celle proposée à d’autres villes comparables ». Ces arguments ont suffi à faire pencher la balance contre le projet lors du premier vote.
Un enjeu économique et politique majeur
Le maire Éric Azémar défend pourtant fermement la réouverture. Il met en avant les retombées positives : 20 emplois créés, 300 000 euros de revenus annuels et la rénovation d’un patrimoine historique. Il rappelle aussi que Luchon est « la seule commune thermale de France à ne pas avoir de casino ».
Mais au-delà de l’économie, la question du casino cristallise les tensions politiques locales. À quelques mois des élections municipales de 2026, majorité et opposition s’accusent mutuellement d’utiliser le dossier à des fins électorales. Le 7 novembre, le conseil municipal devra trancher : renaissance espérée ou statu quo prolongé pour le casino de Luchon.
