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Un projet hors norme dans un pays conservateur

Le groupe américain Wynn, célèbre pour ses casinos à Las Vegas, s’apprête à réaliser un pari audacieux : ouvrir le premier casino des Émirats Arabes Unis sur l’île privée d’Al Marjan, à Ras al-Khaimah. Ce resort de luxe, qui s’élèvera sur 70 étages, comprendra 1 452 chambres, des galeries commerciales et des restaurants gastronomiques. L’ouverture est prévue pour mars 2027 et le budget total dépasse les 5 milliards de dollars.

Cette initiative marque une transgression inédite dans un pays où, selon le Coran, « les jeux d’argent sont l’œuvre du diable ». Les autorités de Ras al-Khaimah et le site officiel du Wynn Resorts restent discrets sur cet aspect du complexe. Pourtant, la législation locale a évolué : en 2023, les Émirats ont créé un organisme de régulation des jeux, bien que le terme « jeux d’argent » soit soigneusement évité.

Une ouverture motivée par l’économie et le tourisme

Le PDG de Marjan, Abdulla Al Abdouli, explique clairement la logique économique : « On ne parle pas ici de ce qui est halal ou haram, on parle d’un secteur économique qui va vraiment apporter beaucoup à l’économie ». Ras al-Khaimah, petit émirat de 400 000 habitants, n’a pas de pétrole et son PIB annuel est estimé à 12 milliards de dollars, soit un tiers de celui de Dubaï. L’ouverture du Wynn Resort devrait générer un effet immédiat sur l’économie locale : hausse de l’immobilier, multiplication des activités commerciales et ouverture d’écoles pour les enfants des futurs employés.

Les experts soulignent que les jeux d’argent légalisés peuvent aussi limiter le développement des paris illégaux, qui concernent notamment la diaspora indienne et chinoise. Jusqu’à présent, les riches Émiratis devaient se rendre à Londres ou Monaco pour jouer, ou embarquer sur des bateaux-casinos en eaux internationales ou encore utiliser les nombreux casinos en ligne. Avec ce projet, ils pourront désormais miser au sein même du pays.

Une première dans le Golfe et une tolérance culturelle unique

Contrairement à l’Arabie saoudite voisine, où les jeux d’argent restent strictement interdits, les Émirats se distinguent par une diversité culturelle et religieuse importante. Mohammed Baharoon, directeur général du Centre de recherches en politique B’huth, note que la légalisation permettra de contrôler une pratique déjà répandue et de renforcer l’attractivité touristique de l’émirat.

Ce projet de casino, tout en restant discret, symbolise la volonté des Émirats de diversifier leur économie et d’attirer expatriés et touristes fortunés, tout en naviguant entre traditions religieuses et modernité économique. Ras al-Khaimah pourrait ainsi devenir un nouveau symbole de l’opulence et du loisir dans le Golfe.

Hugo Marchal
Hugo Marchal

Journaliste de formation, Hugo Marchal a découvert le monde des casinos en ligne lors d’une enquête sur les nouvelles formes de divertissement numérique. Ce qui n’était au départ qu’un reportage s’est transformé...